Biography
«Le chantre de la Provence», telle est l’expression très souvent utilisée pour qualifier Frédéric Mistral. Né en 1830 à Maillane, où il vécu jusqu’à sa mort en 1914, il est poète, lexicographe, prix Nobel de littérature et défenseur d’une culture et d’une langue : le provençal.
Ses textes sont teintés de romantisme et revisitent les grands thèmes de la littérature, célébrant l’amour et le monde rural et agricole où il est né et qu’il choisit de portraiturer pour mieux le défendre. Grâce à Lamartine, Frédéric Mistral jouit d’emblée avec Mireio d’une notoriété vite devenue internationale : cette épopée a été traduite en plus de dix-sept langues. Mireio, Calendau, Nerte, Le poemo do Rose, La Rèino Jano, ses oeuvres sont organisées selon la tradition épique en chants. Leur retentissement s’étend bien au-delà des frontières méridionales. L’attribution du prix Nobel de littérature en 1904, fait remarquable pour un écrivain s’exprimant exclusivement en langue provençale, couronne une oeuvre poétique majeure.
En parallèle, dans un souci de sauvegarde et de restauration de sa langue maternelle, Frédéric Mistral se fait lexicographe et publie un monumental dictionnaire provençal/français qui fait encore autorité aujourd’hui, dans lequel il conjugue les variantes dialectales de la langue d’Oc moderne et une connaissance de la littérature et de l’ethnographie du Midi de la France. Fondateur dès 1854 du Félibrige, sorte d’académie littéraire encore aujourd’hui très active, Frédéric Mistral reste toute sa vie un militant régionaliste convaincu et met en place de multiples actions pour affirmer la singularité d’un Midi souvent rêvé.
Dans une même volonté de transmission d’une culture régionale, il crée à la fin du siècle, accompagné d’Émile Marignan, l’un des premiers musées d’ethnographie régional : le Museon Arlaten.
Il y réunit des collections remarquables pour donner à voir ce qui fonde la Provence, ses terroirs, ses gens, ses coutumes et ses mutations. Tout en se situant dans un réseau européen d’écrivains dont témoigne sa correspondance riche de 60 000 lettres, Frédéric Mistral, profondément ancré dans ce territoire qui traverse son oeuvre, constitue un héritage culturel du xixe siècle. Sa maison en porte la trace dans son décor. Il met en place les fondements d’une culture locale et en assure la transmission. De multiples manifestations, de l’hommage du poète dans son village aux célébrations linguistiques et costumières du Félibrige, témoignent d’un héritage dont cette maison est le creuset.