Collections / Jardin
Lilas Perse
Verveine
Micocoulier
Myrthe
Le jardin, classé depuis 1930 au titre des Monuments Historiques, relève d’un traitement particulier puisque Frédéric Mistral a choisi d’y placer les essences typiques du sud de la France et du climat méditerranéen.
Refuge du poète, le jardin, protégé par de hautes haies, est un véritable havre de sérénité.
Aujourd’hui, un parcours de visite est proposé, ponctué de citations en français et en provençal, invitant le visiteur à une déambulation poétique.
Voici ce que dit Henri Courtois, félibre, passionné de botanique :
« Félibre mainteneur, c’est au cours de l’accueil traditionnel devant cette maison du poète que je découvris un certain 25 mars un arbre en fleurs ; je me tenais tout près et son parfum suave et délicat à la fois, attira mon attention.
Le prélèvement d’un petit rameau me permit dés le retour à mon domicile de procéder à sa détermination : il s’agissait du Lilas de Perse, (Syringa persica L), une espèce botanique que je ne connaissais point auparavant. Je fus ainsi curieusement passionné à découvrir le nom des arbres, arbustes et plantes qui poussent dans ce jardin que Frédéric Mistral avait voulu sans la moindre intervention de l’homme. Après de nombreuses visites du site et après avoir soumis quelques sujets à vérification, je dénombrais 48 espèces de végétaux différents.
A la lecture de différents ouvrages tels que « La vie harmonieuse de Mistral » de Marius ANDRE, « Mistral poète de France » de Paul SOUCHON et « Le jubilé de Mistral » par Jules Charles ROUX, on découvre la présence de l’herbe des sabres, des acanthes, des lauriers, du myrte dont il dit qu’il est « la plante de Vénus, symbole de l’Amour dont on couronnait des amants antiques », de la verveine dont il dit qu’elle est « la fleur du verbe (verbum) qui donne savoir et éloquence » , donc en fait « un jardin de poète » au même titre que « la présence de roses de toutes saisons et de toutes les couleurs » puisqu’il dit « les roses s’y pressent comme dans un jardin d’Orient » ; présence de lauriers roses, de tamaris, d’oliviers, de micocouliers. « Myrtes en l’honneur de Mireille » nous dit Paul SOUCHON ; Figuier, ancolies, roses trémières, violets écarlates, tournesols rustiques mêlés de reines-marguerites, la verveine et le basilic » nous dit Marius ANDRE, « sans qu’intervint jamais pour la borner le râteau ou le sécateur ».
Voilà, d’après ce que nous disent les auteurs biographes de MISTRAL, matière à s’intéresser à l’évolution du jardin, créé depuis prés d’un siècle et demi et renfermant des végétaux non cités mais existants à l’époque où il occupait ces lieux. Le lilas de Perse, le lilas commun, l’ail de Naples ou des fleuristes, les pins d’Alep, le pin parasol, le pistachier térébinthe, les ifs … toutes ces curiosités de la nature, MISTRAL les a caressées du regard. Certes vous n’y trouverez pas « l’erbeto di Frisoun », la fameuse Vallisneria spiralis qui symbolise si bien la déclaration d’amour délicate faite par Vincent à Mireille au début du chant Vème, mais la plupart d’entre elles illustre l’ensemble de son œuvre et nous transporte dans un univers bucolique inspiré par l’œuvre de VIRGILE. »
Aujourd’hui, nous y avons dénombré près de 65 végétaux différents, tous classés au titre des Monuments Historiques depuis 1930. Un parcours botanique jalonné de panneaux descriptifs comportant des textes du poète vous permettra de découvrir de nombreuses espèces végétales.
Prenez l’ombre sous la statue monumentale du poète par Jean-Georges Achard et profitez de ce jardin que vous allez traverser la première fois en venant visiter la maison, parcourez- le pas à pas et arrêtez-vous devant chaque plante, arbrisseau, arbuste, arbre différent ; chacun est porteur d’un symbole.